[PNJ] Ambre

Ambre, petite chose. Petite, fragile chose.
Elle aime tout le monde, et craint tout le monde à la fois.
Elle parle d’une petite voix fluette, recroquevillée sur elle-même comme si le monde s’apprêtait à la frapper. Elle ne veut pas faire d’histoire, pas pour si peu, pas pour elle, et puis, c’est la même chose, non ? Elle est si peu.
Elle prend tout pour elle, puis tressaillit et cache sa douleur.
Et, elle tombe amoureuse; si facilement, oh, bien trop facilement. Comme si son cœur écorché ne battait que pour les autres. Il bat pour les autres, jument ou étalon, bien trop fort, puis, immanquablement, se brise. Elle rassemble les morceaux, les recouds comme elle le peu, puis ne peut s’empêcher de sombrer amoureuse une nouvelle fois. Parce que, peut-être que cette fois…?

Oh, elle n’était pas désirée, Ambre.
Elle était juste un accident de parcours, entre deux amoureux d’un été. Et pourtant, elle est née. Elle a vécue chez son père, sa mère l’ayant abandonnée, et survécut grâce aux humains de son père. C’était des indiens, et ils étaient gentils. Mais que pouvait t-il faire contre l’absence d’un père, qui se fichait d’elle ? Et l’abandon de sa mère ?
La pouliche grandit avec comme un vide au fond du cœur. Et alors, elle connut son premier amour. Et tout fut beau, tout fut merveilleux, et ce vide importait si peu… Puis son cœur se brisa et le vide pulsa douloureusement en prenant de l’espace.
Un jour, elle marcha trop loin, et les nomades l’attrapèrent. Elle fut vendue aux soldats.
Ils étaient durs, mais peu importait. Elle n’était rien, après tout. Juste une petite chose.